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Le Faouët : escapade dans le pays du Roi Morvan

J’ai décidé de développer ma section « Carnet de voyage » sur le blog. On commence en beauté puisqu’aujourd’hui je t’emmène avec moi à 80 kilomètres de Saint-Brieuc, dans une petite commune appelée Le Faouët.


Un peu de géographie...


Le Faouët est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne. La ville est installée sur une colline qui culmine à 152 mètres d'altitude.



Le territoire est délimité à l'ouest par le cours du ruisseau du Moulin du Duc, au sud-ouest par celui de la rivière Inam et à l'est par celui de la rivière Ellé. Apparemment, l’Ellé est connue pour être une rivière à saumons et à truites !


... et d'histoire


Le Faouët doit son origine à un château féodal aujourd’hui disparu. En 1495, Anne de Bretagne a élevé la seigneurie du Faouët, appartenant à l’époque à la famille Boutteville, au rang de baronnie. Ces derniers ont été de grands bâtisseurs auxquels on doit, notamment, les chapelles Sainte-Barbe et Saint-Fiacre qui abrite un magnifique jubé. Je te les présenterais juste après, ne t’inquiètes pas. Par la suite, ce sont les familles Goulaine et du Fresnay qui vont leur succéder.


Au XVIIIe siècle, cette petite ville devient célèbre par les activités de Marie-Louise Tromel. Tu dois sûrement la connaître sous le nom de Marion du Faouët. Cette célèbre cheffe de bande a pillé toute la région avec l’aide de brigands pendant 15 ans. La bande attaquait et dépouillait surtout des étrangers à la région notamment les marchands qui revenaient des foires. Marion du Faouët s’est faite arrêter plusieurs fois avant d’être condamnée à la pendaison.


Extraits du jugement de condamnation à la pendaison et à la question de Marie-Louise Tromel dite Marion du Faouët et ses complices, 6 octobre 1753 - Archives départementales du Finistère


Aux XIXe et XXe siècles, c’est la présence plus tranquille d’artistes peintres qui anime Le Faouët. Ils y séjournent pour immortaliser son riche patrimoine, notamment les halles, la chapelle Sainte-Barbe et la chapelle Saint-Fiacre. Parmi ces peintres, on peut citer les noms de Guy Wilthew (1) ou encore Henri Barnoin (2).

(1) Guy Wilthew, Le bénitier de La Chapelle Saint-Fiacre, 1878, Musée du Faouët

(2) Henri Barnoin, Jour de marché au Faouët


Les halles du XVIe siècle


Les halles du Faouët sont les premières en Bretagne à faire l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 18 mai 1914.


Leur existence est mentionnée dès 1542 dans un aveu du seigneur du Faouët qui dit qu'elles lui appartiennent. En effet, le seigneur local détient le droit de fonder un marché et ainsi de construire des halles pour l’abriter. La construction de ces dernières remonte donc bien avant 1542 mais il n’est pas possible de donner une date précise.

Les halles témoignent de l’activité commerciale générée par l’agriculture locale et les pèlerinages qui ont eu lieu au Faouët.

En 1815, la municipalité rachète l’édifice qui est à moitié en ruine. C’est tout naturellement qu’au cours des XIXe et XXe siècles que les halles ont fait l’objet de nombreuses restaurations.


Si tu souhaites les voir, direction le bourg. Impossible que tu passes à côté sans les voir. Le bâtiment est de forme rectangulaire et couvre une superficie de 940 m2. Malgré une telle surface, elles s’avéraient par moment trop petites par rapport à l’affluence de certains jours de foire. Quant au toit, il repose sur une rangée de courtes colonnes de granite portées par un muret de pierres. L’élégance de ces colonnes étonne puisque habituellement, les halles, bâtiment utilitaire, étaient dépourvues de tout ornement. Architecturalement, cet édifice possède plusieurs particularités : un clocher octogonal, des colonnettes antiquisantes posées sur un bahut ainsi que d’élégantes couvertures à croupe pour les entrées latérales et en bâtière pour les entrées axiales.


Aujourd’hui, les halles servent toujours pour le marché mais aussi pour des manifestations culturelles durant l’année.



La chapelle Sainte-Barbe


La chapelle Sainte-Barbe est un sanctuaire datant du XVIe siècle. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1906.


Chaque année, quelques fidèles s’y rendent lors du pardon de sainte Barbe mais aussi lors du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Et oui, la chapelle fait partie d’une des étapes sur les chemins bretons. Malheureusement, la pérennité du site est menacée. La fréquentation de ce qui a été jadis un des plus grands pardons bretons décline. L’affluence touristique décline elle aussi.


Selon la légende locale, à la fin du XVe siècle, Jean de Toulbodou, seigneur de Locmalo, quitte son manoir pour aller chasser sur les terres de Jean de Boutteville, seigneur du Faouët. Soudainement, un violent orage éclate. Effrayé, Jean de Toulbodou voit sa fin approcher et prie alors sainte Barbe, généralement invoquée pour protéger du feu et de la foudre. Il lui promet d’édifier une chapelle s'il est épargné. L'orage prend fin et Jean de Toulbodou est exaucé. Dès le 6 juillet 1489, il fait entreprendre la construction de la chapelle.

En réalité, la construction a probablement été encouragée par les seigneurs du Faouët afin de favoriser les dons des fidèles lors du pardon de sainte Barbe et des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.



Si tu entres dans la chapelle, tu vas apercevoir quatre vitraux évoquant la vie et la mort de sainte Barbe, la Transfiguration, l’Ascension, et la Pentecôte mais aussi des statues en bois sculpté ainsi que des ex-voto maritimes. C’est très coloré, rien à dire mis à part que c'est magnifique.



Mais Sainte-Barbe ce n’est pas qu’une chapelle, c’est un ensemble. Comme tu peux le voir sur le plan, le site comporte d’autres éléments comme la maison du gardien, le campanile avec la cloche des pèlerins, l’oratoire Saint-Michel, l’ossuaire, une croix de mission ou encore le tombeau de Claude René Bellanger (je t'ai mis quelques photos mais si tu veux en voir plus, n'hésites pas à checker la vidéo).


Plan d'ensemble du site de Sainte-Barbe - Dominique LIZERAND, architecte du patrimoine à Auray - juillet 2012


La maison du gardien - LPLT - Wikimedia Commons

L'oratoire Saint-Michel - LPLT - Wikimedia Commons


La chapelle Saint-Fiacre


La chapelle Saint-Fiacre a été construite à partir du XVe siècle. Dans le style gothique flamboyant, elle a sûrement succédé à un édifice plus ancien. Elle fait, elle aussi, l’objet d’un classement au titre des monuments historiques en 1889.


Malgré la beauté de son extérieur, il faut pénétrer à l’intérieur de l’édifice pour admirer l’élément le plus remarquable des lieux : un splendide jubé en bois polychrome de style flamboyant. Il a été réalisé par Olivier Le Loergan et a été classé au titre des monuments historiques en 1862. À ce jour, il figure parmi les plus beaux jubés polychromes de Bretagne aux côtés de celui de la chapelle Saint-Nicolas de Priziac.


La chapelle possède aussi de très beaux vitraux du XVIe siècle illustrant la Passion, la vie de saint Fiacre et de saint Jean-Baptiste et un Arbre de Jessé. Une douzaine d’autres objets sont également protégés.


Jubé polychrome - MA Gouret Puillandre


Et voilà, mon escapade au Faouët se termine ici. Toutes mes informations proviennent de Wikipédia et du site de l'Office de Tourisme du Pays du roi Morvan. Bien-sûr, il existe de nombreux ouvrages qui parlent de la commune et de ses monuments.

Si tu as apprécié l'article, n'hésites pas à me le faire savoir en commentaires. Si tu n'as pas encore visité Le Faouët, c'est le moment parfait pour y aller ! 


Bonne journée,


Morgane

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